Tunng @ Orangerie (Botanique)

Aaaah Tunng, Tunng, Tunng.

S’il y a un groupe dont j’ai fait la promotion ces dernières années, c’est bien lui. Ici même évidemment, mais aussi sur L2F et même sur ToX il y’a quelques années – blog d’ailleurs relancé par notre ami Thomas il y a peu, allez y jeter un œil (et une oreille tant qu’à faire) !

Il y a 5 ans, Tunng c’était de la folk trafiquée, des guitares, des samples et des instruments étranges. Un truc un peu mystérieux, une vieille maison au fond d’un bois avec le plancher qui grince (Tales From The Back, Pool Beneath The Pond, People Folk…). Des ballades magnifiques aussi (Woodcat, Jenny Again).

tunng_2010

C’était en tout cas le cas pour les deux premiers albums, « Mother Daughter And Other Songs » et « Comments Of The Inner Chorus ». Des albums un peu magique, qu’on écoutait en hiver bien au chaud sous la couette… ou un soir d’été, assis dans l’herbe à l’époque ou le kiosque de Feëërieën n’était fréquenté que par quelques dizaines de curieux.

Vint ensuite « Good Arrows ». Des chansons plus simples, plus immédiates. Plus vite avalé, plus vite digéré, plus vite oublié, à l’exception du single Bullet. La patte Tunng était reconnaissable mais on sentait que le groupe s’orientait vers autre chose.

Cette nouvelle direction s’est concrétisé sur leur quatrième opus « And Then We Saw Land ». Sam Genders, le co-fondateur du groupe est parti après avoir lancé son side-project, laissant son pote Mike Lindsay seul aux commandes. Résultat, des morceaux sympas, sautillant comme tout (Hustle, Santiago), plus de guitare électrique (Sashimi, By Dusk They Were In The City)… Tunng est sorti du bois, est-ce une bonne nouvelle ?

J’attendait de retrouver la joyeuse petite bande en live pour la troisième fois avant de me prononcer. La première chose qui me frappe lorsque Tunng démarre son set (avec Don’t Look Down Or Back)  c’est le volume sonore. J’avais pris l’habitude de les voir dans des ambiances feutrées (le Parc Royal en 2005 et l’AB Club en 2008), là on est en configuration stade de foot : deux guitaristes, un bidouilleur-claviériste, un percussionniste et nouveauté, un batteur…

On enchaîne avec Take et  évidemment, pas mal de morceaux du dernier album. Le groupe est bien rôdé, et une fois les tympans remis de l’agression sonore, on profite pleinement de tout ce qu’il se passe sur scène. Becky, la chanteuse du groupe tire toujours un peu la gueule, Mike Lindsay par contre se fait plus démonstratif que par le passé. Il faut bien avouer que les nouvelles chansons se prêtent bien au live, et devant tant d’enthousiasme de la part du leader barbu, on se met vite à danser, voire même… headbanger sur le solo de gratte de By Dusk They Were In The City ! Impensable à leur début !

Passé la surprise, on profite du concert comme d’un bon concert pop. Bien sur, il y a encore quelques « classiques » : Tales From The Black, Jenny, Woodcat… Mais la fragilité n’y est plus. Le groupe préfère cabotiner, s’éclater sur des morceaux plus légers comme Bullet et Hustle, judicieusement placés en rappel.

A force d’évoluer vers plus d’efficacité, ‘Tunng est en train de devenir une machine de guerre, taillée pour les festivals. C’est sympa, parfois même très sympa. Mais ce n’est plus le petit groupe troublant qui m’avait accroché à ses débuts.

  • Cet article a été publié le jeudi 22 avril 2010 à 19:19 et est classé dans Concerts .

Un commentaire sur “Tunng @ Orangerie (Botanique)”

  1. ToX dit :

    Tout juste, j’avais besoin d’utiliser l’ami Google au boulot et mon PC me conseille Good Times… Bonne proposition, je n’avais pas encore lu ton compte rendu! Je ferais ça ce soir!