Astonvilla @ Atelier Rock (Huy)
Samedi 26 Septembre
La Fête de la Communauté Française bat son plein à Bruxelles. Ce soir là on aurait pu aller voir Bénabar et Renan Luce sur la Grand Place. Ou au contraire aller voir un concert de Jean-Louis Daulne à Molenbeek.
Mais parfois il faut savoir se faire plaisir. Et si un groupe dont je ne pensais plus jamais entendre parler joue à Huy, dans le fin fond de la campagne liégeoise, j’irai à Huy. Ce groupe c’est Astonvilla (ou Aston Villa pour les plus vieux fans). Comme le club de foot, la voiture et Poncho Villa. Ou rien de tout ça, au choix.
Astonvilla fait du rock français, au sens premier du terme. Ils jouent du rock, avec tout ce que ça sous entend comme références musicales anglo-saxonnes. Et en français, avec les jeux de mots et les clichés inhérents au genre aussi : révolte adolescente, alcool, drogue, filles… Et pourtant, impossible de dire où s’arrête le premier degré, l’hommage aux classiques, le plaisir de jouer fort et où commence les textes plus intimes – à ce titre, la la chanson Rockmusic parle d’elle-même : une énumération de titres d’albums sur fond riff ravageur. Et oui, durant plus de 15 ans, Aston a composé des morceaux prenants avec une conviction évidente et une inspiration sans cesse renouvelée. Et si le nom est tombé dans l’oubli, les chansons sont restées.
Déjà en 1996, le groupe signait deux tubes radiophoniques : Raisonne et Si les anges. Trois ans plus tard, il enfonçait le clou avec J’en rêve et une reprise du J’aime regarder les filles de Patrick Coutin.
Pour ma part, je ne serai accroché qu’en 2002, avec un Chien échappé de leur troisième album Strange. Repris au vol par une Voiture française un peu plus tard, je découvre d’autres pépites du même accabit : Invincible, Dislok ou l’étrange (c’est le cas de le dire) Slowfood qui rassemble Bashung, Zazie, Aubert ou encore Jean Pierre Coffe autour d’un buffet gastronomique.
Je serai donc aux premières loges pour De jour comme de nuit en 2005. Un opus plus dur et plus sombre qui sera finalement leur dernier album studio.
Depuis, plus de nouvelles. A part un petit Live en 2008, histoire d’attendre… mais d’attendre quoi ? Ca, ah-ah, bien malin qui pourra le dire.
Surprise donc quand ce nom surgit d’entre les morts sur l’affiche de l’Atelier Rock à Huy. Surprise également quand nous arrivons sur place mes acolytes et moi : les riverains ont beaucoup de peine à nous indiquer le lieu du concert, visiblement personne n’a entendu parler de ce groupe ici.
Après quelques pérégrinations nous parvenons finalement près d’un kiosque très buccolique en bord de Meuse. Un petit chapiteau, un bar, un vendeur de hamburgers et une centaine de spectateurs à tout casser, le décor est planté.
(Re)monter sur scène dans ces conditions, après une si longue carrière, alors qu’on a plus rien à prouver, je me demande ce que ça fait. Vraiment. Il y a quelque chose de mélancolique et d’optimiste en même temps dans cette image. Et un mot qui résonne depuis une semaine, quand j’y repense : intégrité.
Et si c’était ça la définition de l’intégrité, ce mot galvaudé et bombardé à tout-va : jouer sincèrement devant quelques dizaines de personnes après en avoir conquis des milliers.
Quoiqu’il en soit, c’est une configuration idéale pour approcher le visage plus intime d’Astonvilla. Celui du chanteur Fred Franchitti, le chanteur manchot qui se cache derrière les guitares saturées de ses compagnons d’armes.
Le son est clair et puissant. Les morceaux s’enchaînent, le groupe joue pour ceux qui sont là, avec ceux qui sont là. C’est simple comme l’escalier qui nous sépare de la scène, un escalier que Fred nous invitera à franchir en fin de set.
Ca tombe bien je n’ai jamais été un grand amateur des concerts de stade.
Les belles photos qui illustrent cet article proviennent du blog Empty-Mind.
- Cet article a été publié le dimanche 4 octobre 2009 à 22:42 et est classé dans Concerts, J'adooooooore .
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Salut Manu.
Aucun souci pour les photos, ça me fait plaisir. Superbe article, j’aime beaucoup ta plume !
Bien à toi,
Anto.
Vieux souvenir, ça, Aston Villa. J’ai en mémoire un concert à l’Orangerie, où j’étais par hasard pour retrouver des potes. Et c’était fort bien, avec un public bien impliqué. Mais j’avais aussi complètement perdu leur trace. Le prochain compte-rendu: Huy! à Aston Villa?
A bientôt dites
> Anto, merci pour ton message et pour les photos, reviens quand tu veux 😉
> Marc, ah ben je suis content que tu connaisses Aston Villa. Le groupe ne m’avait pas l’air d’avoir vraiment percé en Belgique, excepté quelques diffusions sur Radio 21 à l’époque…
Il cartonne ton compte-rendu Manolo!!!! Dommage que tu ne fasses pas plus car c’est un réel plaisir de te lire!
Merci msieur.
A vot’ service… quand j’ai le temps 😉
C’est sans grande importance, mais j’ai changé de nom de domaine.
Les photos se trouvent à présent ici: http://empty-mind.be/2009/09/27/doktor-caligari-et-astonvilla/