Dour dimanche.
Dour est un festival particulier. Selon les organisateurs, je cite : Le temps de 4 jours, le public éclectique vit réellement ensemble et oublie toutes différences sociales ou culturelles. Je ne sais pas si c’est le climat ou si c’est moi qui me fait vieux mais l’ambiance n’était pas des plus chaleureuse ce dimanche sur la plaine de la machine à feu.
Arrivée sur le site sans encombre, un peu avant 17h, je n’ai qu’une idée très vague de la programmation, à l’exception du Tropic, des NNBS, de Crystal Castle et du très attendu Aphex Twin. Entre ces différents concerts, je papillonne d’une scène à l’autre en fonction de mes affinités et des groupes conseillés ici et là. Sur 50 concerts, on peut se permettre quelques découvertes, non ?
Petite mise en jambe avec An Albatross, introduit par Ponpon comme faisant partie des meilleurs groupes de rock indépendant. Pas de chance, après une courte intro au synthé, ça devient inaudible pour mes petites oreilles… même chose pour Rolo Tomassi un peu plus tard, je ne fais décidemment pas partie du Club très fermé du Circuit Marquee 😀 Ce n’est pas faute d’avoir essayé.
D’un côté plus accessible, on a Bob Log III, le Daft Punk des bayous qui joue seul avec sa guitare dont il est apparemment très fier. Le garçon est doué, son costume de scène est très sympa mais ses morceaux sont très répétitifs. Le blues c’est trois accords me diront les puristes… mais quand on voit ce qu’en font The ETBB, il y a quand même une sacré différence. Croisé pour la deuxième fois en moins d’un mois, les liégeois confirment leur réputation de bête de scène. Le public n’était pas conquis d’avance (un dernier jour de festival à 18h…) mais il n’aura fallu qu’une dizaine de minutes pour voir les premiers crowdsurfers voler en l’air. La set-list était proche de celle de Saint-Gilles mais Dirty Wolf nous gratifiera cette fois ci d’un final encore plus flamboyant, connu des fans sous l’appelation d’origine incontrôlable de bite électrique. Besoin de plus de détails ?
A côté de ça, les Naïves New Beaters me paraissent bien fade et je ne m’y attarderai pas plus longtemps. Petit passage par chez Didier Wampas pour un show similaire à celui donné place Rouppe il y a deux ans, avec escalade de tour son et du bande de belges ! à tour de bras 😀
Début des choses sérieuses avec Crystal Castles. Précédé par une réputation un poil sulfureuse et une hype énorme, j’attendais beaucoup de ce concert… Trop sans doute. Le set fut dansant bien sur, mais au point que les minettes de 16 ans prendront rapidement le pas sur les quelques pogotteurs du premiers rang. Où est passé l’énergie un peu rétro et un peu punk de l’album ? Dans de fausses Rayban aviator ?
Aphex Twin, lui est fidèle à sa réputation. J’imagine d’ailleurs mal un artiste qui apparait aussi rarement en live faire des concessions sur quoi que ce soit. Sur papier, la légende était accompagnée de Florian Hecker. Je suis loin de connaître toute la discographie d’Aphex Twin, mais à mon avis le deal était le suivant : Hecker, spécialiste de l’électro minimale fourni la base dansante, tonton Aphex s’occupe du reste, tabassage de beats compris. Et effectivement, de la techno bidouillée de façon si particulière aux visuels plus ou moins trash, on se retrouve bien dans l’univers monstrueux d’Aphex Twin. Avec en plus une installation 5.1 qui ne m’a que moyennement convaincu, même si j’étais relativement bien placé par rapport aux enceintes. Certains sons étaient bluffant mais globalement j’ai eu la sensation que le mixage n’exploitait pas vraiment l’espace alors que ce genre de set s’y prêtait plutôt bien.
Avec tout ça j’ai oublié de vous parler de Caribou, qui est finalement ma découverte préférée de ce dimanche. Ex-Manitoba (et futurs Pick A Piper ?), les Canadiens (ok, on pouvait le deviner au nom du groupe…) jouent du rock psychédélique bien sympathique. Si la tendance actuelle un peu lourde est d’en rajouter des couches (de choeurs et de guitares, notamment), les quatre Caribous restent eux relativement simple (deux batteries quand même…) et ça marche plutôt bien. Reste à voir ce que ça donne sur album mais ça s’annonce bien…
Très sympa la chronique, tu as visiblement picoré aux bons endroits pour cette journée de Dour.
Caribou sur album? Je te conseille The Milk Of Human Kindness mais le dernier Andorra est très bien aussi. C’est fatalement moins puissant mais plus mélodique…
A bientôt dites
Merci pour tes bons conseils Marc. Je m’en vais écouter ça de ce pas.
Et tu ne t’es pas plus attardé sur le groupe qui jouait à l’entrée publique avec des instruments de torture un peu étrange? des grosses pinces rouges?? T’as aucune critique à émettre vis à vis d’eux? 😉
Celui là je l’ai déjà vu et revu, suis même monté sur scène avec 😉 Des bons, moi je vous dis.