Fêtes de la Musique 2009 : Cafeneon, The Experimental Tropic Blues Band et les autres…
Dur weekend, placé sous le signe du sport et de la musique belge sous toute ses coutures.
Il a débuté jeudi dernier à la Maison des Musiques avec Cafeneon, Carl, Jacques Duvall, Housse de Racket et Veence Hanao. De cette soirée, je retiens essentiellement les premiers. Des groupes qui font de l’électro-rock, de Superlux à Montevideo il en fleurit des dizaines chaque année dans notre petit pays. Mais peu le font avec autant de conviction que Cafeneon. 4 gars et 1 fille qui jonglent entre plusieurs instruments. Le bassiste (Aurélien Chouzenoux) s’éclate entre ses quatre cordes, sa boîte à rythme et sa cymbale, quand il ne joue pas des trois simultanément. Le frontman (Rodolphe Coster) et la frontgirl (Catherine Brevers) affichent un attitude désinvolte de rigueur et chantent en français des paroles à peine audibles. Marc Lhommel à la batterie et Gregory Carette à la guitare complètent efficacement la fine équipe. Toute la troupe fout un gentil bordel sur scène et on en redemande.
J’ai entr’aperçu Carl mais pas assez pour pouvoir juger de sa prestation mais cette vidéo de ToX vous permettra de vous en faire une idée de son trip…
Je passe en vitesse sur Jacques Duvall que j’avais déjà vu en concert avant Miossec il y a quelques années. Ca n’a pas tellement changé depuis, le personnage est toujours aussi désabusé et finalement assez lassant sur la longueur. Alors certes, il en a fait une marque de fabrique, essaye d’en jouer dans ses chansons qui font l’apologie d’une carrière ratée. Mais même si son band (Benjamin Schoos de Miam Monster Miam, on a vu pire guitariste…) assure bien la sauce ne prend pas, on reste dans l’arrière salle du cabaret.
On touchera vraiment le fond avec les Housses de Racket, produit insipide made in France sorti d’on ne sait où qui peinera à remplir leur contrat, à savoir faire frétiller les trois premiers rangs. Pourtant pas si compliqué quand on voit la concurrence.
Dernier artiste de la soirée, Veence Hanao. Ce Veence on l’a vendu à toute les sauces dans la catégorie rappeur-qui-peut-plaire-aux-familles (entre un Abd Al Malik et un Grand Corps Malade au rayon frais). Après plusieurs articles élogieux sur son Saint Idesbald dans Rif-Raf, j’étais curieux de voir de quoi il retournait. Pas de chance pour le gaillard au grosses lunettes et son camarade bassiste, un souci technique le coupera en plein élan, après deux chansons. Vingt minutes plus tard, il redémarre devant un public distrait. Alors, oui le flow est bon, la basse live, c’est toujours un petit plus… mais on est loin des meilleurs rappeurs français au niveau des instrus et des lyrics. Petite déception donc.
Un (vidéo-)compte rendu détaillé de cette soirée est disponible sur Music-In-Tube, le nouveau (video-)blog de ToX 😉
Vendredi, passage éclair pour un concert de musique électronique minimale au Recyclart… une expérience euh… intéressante ?
Samedi, grande messe sur la place des Palais : un morceau de Moriarty par ci, un concert de Joshua par là, quelques pas sur Balkan Beat Box… rien de transcendant.
Pasqu’en fait la claque du weekend, c’était au Carré de Moscou qu’il fallait aller la chercher.
The Experimental Tropic Blues Band, c’est un nom qui m’accompagne depuis mes premières aventures à Louvain La Neuve (ce qui date tout de même de six ou sept ans), au même titre que Girls In Hawaii ou Sharko. Depuis j’ai recroisé ces noms des dizaines de fois, sur un tas d’affiches plus ou moins prestigieuses. Et seuls les liégeois étaient passé à travers les mailles du filet ; je n’avais encore jamais eu l’occasion de les voir en live. Mais ce dimanche, après une course de dix kilomètres dans les terrils louviérois, mon destin était d’être à l’heure pour assister à leur prestation saint-gilloise.
La formule est simple : deux guitares, une batterie et la basse tu peux te la foutre au cul. Ouais. Parce que chez The ETBB, on fait pas dans la dentelle. Après trois riffs de gratte, un des guitaristes lève les yeux au ciel, balance un beau glaviot et le réceptionne magistralement. Dirty Wolf qu’il s’appelle, mais ça on l’apprendra plus tard.
Bref le ton est donné : The ETBB s’éloigne de tout ce qu’on peut avoir comme cliché du rock belge, que ce soit les Girls bien propres sur eux ou les grands manipulateurs de chez Ginzhu.
De son côté, le guitariste blond (il a l’air tellement jeune souffle une demoiselle derrière moi) affublé d’un autre pseudo bien ridicule (Boogie Snake) saute et éructe. Le Dirty Wolf sus-mentionné saute et éructe encore plus fort, avec des mimiques hilarantes. Et un excellent batteur, moins déconneur que ses comparses mais diablement efficace (Devil d’Inferno pour les intimes…) défonce ses fut à tout va.
Et vous savez quoi ? Ça tient sacrément la route. Rarement du rock et encore moins du rock belge ne m’aura donné autant envie de foutre mon coude dans les cotes de mon voisin. Et n’eusse été des jambes réduite en bouillie par mon après-midi champêtre j’aurais volontiers rejoins la centaine de spectateurs qui pogottaient joyeusement devant moi (faudra d’ailleurs qu’on m’explique pourquoi il faut toujours qu’un mec de la sécu empêche les gens de s’amuser comme ils l’entendent 😀 ). Bref, aussi bien au niveau de l’attitude que de la musique, on slalome avec brio entre un boogie woogie toutes guitares dehors et du hard des bayous. Les morceaux sont variés et le set court mais intense file à toute allure. C’est brutal, rauque et cohérent, que dire d’autre ?
Pour vous faire une petite idée du bazar, vous trouverez trois morceaux à télécharger gratuitement en bas de cette page, sur le site du Collectif Jaune Orange. A lire les critiques, leurs deux premiers albums (Hellelujah et Captain Boogie) ont l’air aussi solide. Bon ben, plus qu’à rattraper le temps perdu…
A quand la prochaine ?
- Cet article a été publié le mardi 23 juin 2009 à 22:46 et est classé dans Concerts, J'adooooooore .
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TETBB est un groupe à voir absolument pour tout Belge qui se respecte : ça décape à chaque fois et je ne m’en lasse pas 🙂