Live sweet live…
Après le rush des festivals d’été (Dour, Pukkelpop, Feeerieen, Summer Live…) et quelques concerts par ci par là (Manu Chao à Esperanzah!, un excellent set de Tunng en ABClub, du jazz à l’Atelier, Ghinzu en concert privé ou encore les Dudies aux 24h vélo…), j’ai repris le rythme et pété mes oreilles durant mon long week end.
Tout d’abord petite soirée rock belge à l’Atelier 210. L’Atelier est surtout connu pour sa programmation théatrale mais la salle se prête aussi bien à de « petits » concerts et la programmation est assez éclectique. Ce mercredi était donc consacré à 3 groupes belges lancé par PureDemo.
Etant arrivé un peu en retard (merci à Seurj qui est sérieusement ralenti par son pied bot !), je n’ai eu qu’un bref aperçu de Papa Dada qui m’avait pourtant l’air assez énergique. Leurs successeurs, Nestor ont livré un concert correct mais le groupe avait beau se démener sur scène, leur psyché-rock n’aura pas convaincu le public.
Il aura fallu que Natalie, la chanteuse de The Only Room fasse son entrée déguisée en infirmière (c’était Halloween pour ceux qui n’ont pas suivi…), et décoche quelques accords de gratte pour que l’ambiance monte d’un cran. Le reste de l’équipe médicale (le batteur, le bassiste et le guitariste) lancent ensuite leur décibels sur le public qui n’attendait que ça.
Rien à dire, avec une acoustique digne de ce nom (j’avais déjà eu l’occasion de voir le groupe au se produire Guru Bar dans le cadre du Plat du Jour), on se rend compte que le groupe a su se créer sa propre identité musicale sur une scène belge déjà bien remplie. Les musiciens sont carrés (entendez « précis ») et ils possèdent quelques hits en puissance (notamment « Punk Star Radio »).
Allez écouter leur MySpace pour vous en rendre compte : http://www.myspace.com/theonlyroom
Le jeudi c’était post-rock à l’Ancienne Belgique. Ameuté par la présence de 65daysofstatic dont j’ai déjà fait mention quelques articles plus bas, j’avais réservé des places pour ce minifestival Now Series organisé par la célèbre salle bruxelloise. En tout, 5 concerts : 3 en AB Box et 2 ABClub, tous dédiés au post-rock sous toutes ses formes. Le post-rock, pour ceux qui ne sont pas familiarisé avec le terme, c’est du rock (parfois mélangé avec une pointe d’électro) qui est étiré hors du format radio traditionnel. Ce qui permet des montées en puissance très progressive et donc une musique à la fois violente et hypnotique. Ecoutez Mogwai ou encore Sigur Rós pour vous faire une idée.
Toujours accompagné de Seurj, mon fidèle co-locataire et co-pogoteur estropié, nous sommes arrivé au milieu du set de Liars, groupe bien barré, auteur de trois albums rock expérimentaux et très éclectiques. Le chanteur s’éclate, crie fait des cabrioles pendant que les 2 autres musicos tabassent des futs et des guitares. Sympa mais le public n’est pas encore chaud, même si à première vue, le concert semble plus accessible que les albums.
Le temps d’aller se ravitailler en bière, on passe à Apse. Première impression, ils sont très jeunes et plutôt timides. Le chanteur passera la moitié du concert caché entre sa capuche et son micro, le gros guitariste nous tournera le dos et il ne faudra pas compter sur une quelconque prestance de la part du batteur ou du bassiste. Ils n’ont pourtant pas à rougir de leur morceaux qui à défaut d’être originaux sont bien pêchus et bien interprêtés. Un groupe à suivr, sans aucun doute.
Les deux concerts en ABClub étant complets (250 places c’est vite rempli !), on attendra 65dos devant une bière et des frites (quand je parlais de mini-festival..). A 21h15, l’attaque est lancée. « Attaque », parce qu’à chaque fois que j’écoute ce groupe, je visualise parfaitement une attaque aérienne, un flux discontinu de bombes qui s’écrasent sur Dresde. Ce n’est pas leur entrée en scène très techno qui me contredira. Les morceaux s’enchaînent alors sans temps mort. Pas la peine d’en rajouter, la musique est puissante, le guitariste et le bassiste arbitrent les échanges entre le batteur et les boîtes à rythmes. La bataille aboutira finalement à une orgie de beats frénétiques pour le plus grand plaisir des headbangers, dont la nuque risque de se souvenir de cette post-rave pendant quelques mois.
Autres lieux, autres moeurs, le vendredi c’était session de rattrapage pour Arcade Fire. Plusieurs potes mettaient le concert de 2005 au Cirque Royal sur un piedestal (pour la petite histoire, à l’époque j’étais à coté de ce grand moment à cause d’une confusion phonétique avec le bricoleur indus’ Alec Empire !) et moi, j’avais encore en tête leur concert gaché par la voix malade de Win Butler et par l’ingé son bourré du Pukkelpop. C’est dire si j’attendais beaucoup de leur retour en salle.
Première partie anecdotique avec le groupe Clinic que je ne connaissais par ailleurs que par leur single « Come into our room ». Ils joueront juste assez longtemps pour me rappeller que j’aurais du prendre mes bouchons et que Forest National est une salle à l’acoustique détestable. Whatever, une heure plus tard, les dix canadiens débarquent sur un « Keep the car running » massif. S’enchaîne directement l’excellent « No cars go », le public décolle directement, les reverbérations déplorables de la salle sont totalement compensée par l’ambiance surchauffée de la fosse.
Les quelques morceaux plus calmes qui suivent (dont un « Black Mirror » un peu terne, Win ayant apparemment quelques soucis avec le retour de sa gratte – ce groupe est décidemment un cauchemar pour les ingés sons !) permettent d’apprécier les excellent visuel qui accompagnent la troupe. Des vidéos mélangeant prises de vue live, vidéos de télé évangélisation et l’iconographie issus de leur univers pop et sombre sont projetés sur des écrans ronds et sur une tenture en arrière plan. Inconvénient de ce show bien orchestré, le groupe n’échange pas vraiment avec le public mais l’ambiance remonte d’un cran avec les morceaux du premier album (notamment le terrible « Rebellion Lies »). Finalement le temps file à toute allure et « Wake up » vient paradoxalement cloturer la première heure. « Intervention » à l’orgue fera office de maigre dessert et laisse tout le monde sur sa faim.
Si 65dos est une attaque aérienne, on peut comparer Arcade Fire à une chevauchée que rien ne semble pouvoir arrêter. Pas grave, Arcade Fire s’est réconcilié avec le public belge et prouve qu’il est encore capable du meilleur… même s’il ne pourra vraisemblablement plus se permettre de retrouver l’atmosphère plus exubérante de ses début.
Je retrouve So à l’Atelier samedi pour une petite soirée que j’espérais plus calme. C’était mal juger High Tone, groupe de dub Lyonnais qui commence à être assez connu par les amateurs, la preuve l’Atelier est sold-out (pas grave, je connais l’ouvreuse 😉 ).
Les deux DJ sont accompagnés par trois écrans et une batterie, du coup le live est, euh… plus « vivant »… Et visiblement, la machine est bien rôdée : on danse, on boit, on fume et l’ambiance devient vite inflammable. J’avais encore en tête les concerts délirants du Peuple de l’Herbe à Couleur Café et je dois dire qu’on s’en est pas mal rapproché dans un style plus reggae certes, mais bien remuant quand même.
Le coup de grâce pour mes oreilles qui auront à peine le temps de se reposer avant The National à l’AB le 12 et Bloc Party au Lotto Arena (Anvers) le 14. Allez vivement l’été !
Salut Manu !
Il est tres sympa en fait ce blog. Sache tu restes une des rares personnes qui me fait regulierement decouvrir de nouveau artistes de qualite.
J’ecoute en ce moment les liegois « The Only Room », c’est vraiment energique grace a une structure simple et un jeu carre (comme tu l’as bien dit).
Les Dudies ca a son charme aussi mais c’est un peu different.
A bientot