Plus on est de folk…
Incroyable le nombre de groupes qui se réclament du folk ces temps-ci. Si à la fin des nineties on mettait l’électro à toute les sauces, cette première décennie des années 2000 verrait-elle un retour aux sources musical ?
Deux chanteurs sont sortis du lot des joueurs de gratte ces derniers mois.
La première, Alela Diane, est comme toujours accompagnée d’un bon gros buzz dans les magazines spécialisés. Issue d’une famille de musiciens américains, elle a appris la guitare en autodidacte et fini par sortir son premier disque en 2003. Le deuxième, celui qui nous intéresse est auto produit un an plus tard. Et quand on parle d’autoproduction, ce n’est pas un euphémisme puisque la jeune fille cousait et dessinait ses pochettes à la main. Je n’ose pas imaginer le prix qu’atteindront ces éditions sur eBay dans quelques mois…
Bref, revenons en à « The Pirate Gospel », finalement distribué chez nous par Fargo. La formule est simple, très simple, de la guitare sèche, des choeurs (c’est effectivement du gospel) et la voix d’Alela. Une voix qui n’est pas sans rappeller Joanna Newsom, autre folkeuse de talent. Comme le laisse présager la pochette, ses compositions dégagent une ambiance rétro mais plus afro-américaine que pirate. Les petites ballades (Something gone awry, Pirate Gospel) alternent avec des morceaux plus émouvantes (Can you blame the sky, Oh! My Mamma…) le tout en 30 minutes seulement, oui mais 30 minutes hors du temps. Et comme d’hab, la Blogothèque est sur le coup !
Deuxième outsider, Fink et son album « Distance and Time » signé chez Ninja Tune. Ninja Tune, je pense l’avoir déjà dit, est un excellent label qui abrite entre autres, Coldcut, Amon Tobin, The Cinematic Orchestra, Kid Koala, Bonobo, bref je n’ai jamais été déçu. Qu’est ce qu’un artiste folk vient faire au milieu de tout ces noms plutôt électro me direz vous ? Et bien ce n’est pas si étonnant si on se penche sur le passé du gaillard qui a commencé comme DJ à Brighton, a collaboré avec Bonobo et Nithin Sawney avant d’atterir dans les mains d’Andy Barlow (la moitié de Lamb). Une carrière qui se ressent forcément dans ses compositions, à la fois aériennes et tendues. Les accords sont souvent légers mais la voix et la basse sont lourdes de sous-entendus (Trouble is what you’re in, This is the thing, Under the same stars). Un beat relache un peu la pression sur Blueberry Pancake et son refrain entêtant (« now I’m in the Holly Bush baby, the Holly Bush… ») mais on replonge immédiatement dans un quotidien sombre avec Get your share. Un album assez lourd donc – dans le bon sens du terme – mais sa durée (37 minutes) permet de l’écouter d’une traite sans trop déprimer.
Deux points de départ pour vous faire une idée sur Fink, ce set live et le single This is the thing qui a apparemment servi pour la publicité d’une carte bancaire bien connue.
- Cet article a été publié le mardi 5 février 2008 à 0:42 et est classé dans Albums, J'adooooooore .
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Salut Manu! ça faisait un petit temps que je devais poster ce commentaire. Je suis ravi que tu parles du Fink, un artiste vraiment excellent sur un label qui l’est tout autant. C’est vraiment étrange qu’on en parle pas plus car son dernier album est vraiment un petit bijou (avec un petit coup de coeur pour Blueberry pancake). Je suis pas si tu savais mais il est passé à l’ABClub en décembre dernier, en première partie de Justin Nozuka, tu peux retrouver ma chronique sur ToX si ça te dit!
Je file, j’espere te voir dans quelques semaines à la rotonde pour le concert de Menomena.
Bonne semaine,
Thomas
Salut Thomas,
j’ai un écouté Menomena, c’est vraiment pas mal.
Du coup j’ai pris mes places pour le 14 mars.
See you there !
Manu