Merz et son camion @ La Rotonde (Botanique)

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Samedi soir à la Rotonde… Les concerts du samedi soir sont rares mais les apparitions de Merz le sont encore plus. Et si le Soir m’offre deux places pour y assister, autant saisir l’occasion d’aller découvrir l’artiste sur scène. Sans connaître grand chose du gars, si ce n’est qu’il vient de sortir son troisième album, Moi et mon Camion – prononcez « Me et my camioun », car contrairement à ce qu’on pourrait croire le gars est anglais. Et bien que grand voyageur, il n’est pas non plus routier. Mais amateur de titre déroutant. Après avoir brouillé les pistes, Merz nous invite à écouter un album mélancolique composé d’une dizaine de balades délicates et quelque peu électroniques.

Samedi soir à la Rotonde donc. La salle est à moitié remplie (ou à moitié vide, c’est vous qui voyez) mais c’est avec plaisir qu’on retrouve Tox et Jenny dans le public. Certes, c’était prévisible puisque l’album est sorti de manière très confidentielle malgré un excellent accueil de la part des critiques, dont notre ami Thomas. Ayant par ailleurs assisté à l’enregistrement de la session Ukulélé du Soir, il nous propose une chronique fort intéressante sur le passage du groupe à Bruxelles. Le reste du public est essentiellement composé de trentenaires, dont pas mal d’anglais.

MerzLorsqu’il monte sur scène, Merz – aka Conrad Lambert – annonce la couleur, il va jouer son album en entier et dans l’ordre chronologique. Une décision qui me déçoit un peu, je m’attendais à découvrir d’autres facettes de l’artiste que celles que je connaissais déjà. Cependant, la déception s’estompera dès les premières notes de guitare. En effet, s’il est très linéaire, le set va prendre une dimension plus rock avec l’appui d’un bassiste et d’un batteur plutôt doués.

Comme d’habitude, l’acoustique et l’ambiance intimiste de la Rotonde font des merveilles, si ce n’est un petit problème d’ampli réglé assez vite et sans prise de tête. Conrad, très dandy, dégage un charisme qui colle bien à ses chansons. Le concert décolle finalement sur l’enchaînement « Presume too much » / « Lucky Adam », un duo de tubes à la fois opposés et complémentaires bien cachés au coeur de l’album. « Presume too much » étant sans doute le morceau le plus désespéré de la série, le coté efficace et up-tempo de « Lucky Adam » tranche radicalement et réveille le public.

A partir de ce moment, Conrad va se dérider totalement et discuter un peu avec le public. L’album se terminant essentiellement à la guitare acoustique, les musiciens s’éclipsent en coulisses avant de descendre dans les gradins. Le chanteur aura un peu de mal à les faire revenir sur scène, au point de presque éclater de rire sur le dernier morceau.

Le public peu nombreux mais motivé obtiendra ensuite un rappel de trois morceaux issus des deux premiers albums, ce qui donne une idée de ce qu’aurait donné un Merz seul sur scène il y a quelques années. Force est de constater que les anciennes compositions n’ont pas la profondeur du troisième opus et que même avec tous les effets du monde, Conrad aurait eu du mal à compenser le jeu efficace de musiciens qui l’accompagnaient ce soir.

Pas de regrets avant de rejoindre le bar pour terminer ce samedi soir tout peace, dans la douceur et la bonne humeur…

Si vous voulez en savoir plus, lisez cette chronique de Gonzai qui va vous donner envie d’écouter le disque (sur LastFM par exemple). Ou de regarder le clip de Presume too much.

  • Cet article a été publié le dimanche 20 avril 2008 à 15:28 et est classé dans Concerts .

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