Moby @ Belga (chronique people)
- 19h29 : j’apprend par téléphone que l’appart que je visais depuis une semaine est déjà loué
- 19h36 : j’apprend par téléphone qu’un certain chauve passe au Belga. Info ou intox ? Apparemment la direction du Café aurait confirmé…
- 19h51 : flairant le gros coup marketing, j’affone une salade (en hommage au chauve sus-mentionné) histoire d’aller jeter un oeil sur place
- 20ho2 : je me met en route pour la place Flagey
- 20h35 : la terrasse du Belga est bondé comme un samedi soir, l’info a visiblement bien circulée…
- 21ho1 : Moby monte effectivement sur scène. Honnêtement, je n’y ai cru qu’à partir de ce moment là…
Retour fin des années 90. Moby était alors un artiste relativement inconnu du grand public malgré un gros single (Go!) et deux albums plus qu’honorable et très différent :
- Everything is wrong (1995), avec des morceaux très daté dance nineties et ambient.
- Animal Right (1996), un brûlot punk qui ferait probablement fuir les fans actuels.
Puis vint Play (1999), classique instantané mêlant gospel, électro et rock sur 18 plages. Cause ou conséquence de son succès, au moins la moitié de celles-ci sont sorties en single, sur une publicité ou une bande originale. Outre un succès médiatique sans précédent, l’album possède des qualités indéniables : des riffs accrocheurs, des samples intemporels, une production lèchée et des invités de choix. Et un équilibre parfait entre morceaux dansants (Machete, Run On), ballades (South Side) et chansons déprimantes (The sky is broken, My Weakness). Je le dis sans honte, c’est un des premiers albums que j’ai acheté et écouté en boucle (avec le Clandestino de Manu Chao, dans un tout autre genre) 😉 Comme si ce n’était pas suffisant, il existe une excellente collection de B-sides qui accompagnaient l’édition limité et qui doivent désormais pouvoir se trouver sur le net.
Après être devenu le chauve le plus célèbre de la planète, il ne restait plus qu’à assurer la relève avec un 18 (2002) exactement dans la même lignée. Pas mal de bons singles également mais beaucoup de morceaux inutiles aussi qui annoncent une panne d’inspiration. La panne survient avec Hotel (2005) où seul Raining Again se détache du lot. Quant au dernier Last Night, le single Disco lies n’augure rien de bon…
Tout ça pour dire que Moby reste une de mes idoles de jeunesse malgré ses erreurs de vieillesse 😉
Revenons maintenant dans la salle de concert : 50 mètres carrés à tout casser. J’ai réussi à prendre une bière et à rejoindre mon informateur au deuxième rang à droite. La visibilité est impeccable, il fait chaud mais je suis sous un ventilo. Une groupie hystérique me crie dans l’oreille gauche, une blonde pulpeuse se frotte contre mon épaule droite. Derrières elles, 500 personnes parquées comme des boeufs jusqu’au milieu de la rue. A droite, une centaine de personnes agglutinées contre la vitre, comme dans un mauvais remake de la Nuit des Morts-Vivants. On est bien au Belga.
Moby annonce la couleur, sa maison de disque lui a demandé de faire la promo de son petit dernier. Pour le défendre, une guitare acoustique, un synthé et un chanteuse de gospel, Joy « Quelque Chose ». Ca pourrait presque être une Ukulélé Session s’il n’y avait pas autant de monde derrière… Après avoir un peu tapoté les touches « drum kit » du synthé, il se lance sur un Disco Lies à la guitare, avec Joy au chant, celle-ci assura d’ailleurs la plupart des parties vocales. Les reste du set s’enchaîne ensuite assez rapidement, avec quelques interventions entre les morceaux. Moby a bien compris que la scène ne sera pas assez grande pour faire un show, il proposera donc entre autre et dans le désordre :
– une reprise du Ring Of Fire de Johnny Cash et du Walk on the Wild Side de Lou Reed
– des versions guitares + voix des singles In this world et In my heart et Why does Why Does My Heart Feel So Bad? (histoire d’apprécier les cordes vocales bien trempées de sa chanteuse)
– un Honey sautillant et un Lift Me Up qui fera bouger le public dans la mesure du possible (un pogo aurait pu avoir des conséquences dramatiques dans de telles conditions)
L’ambiance reste bon enfant aussi bien sur scène que dans les premiers rangs (pas pu voir plus loin). Cependant, vers 22h, le petit chauve essaye de nous faire croire qu’il n’a plus de chansons dans son répertoire…
Les cris et autres manifestations de joies étant des plus sonores (je n’avais plus entendu ça depuis un moment), il remontera finalement sur scène avec Feeling So Real, un morceau typiquement dance en version guitare (pour les connaisseurs, c’est très drôle évidemment… hum 😉 ). Histoire de continuer dans l’absurde, il nous jouera deux tubes rock (dont Sweet Home Alabama) en mode majeur puis en mode mineur, beaucoup plus déprimant. Et puis s’en vont.
Que penser d’un tel événement ? Une prestation pas extraordinaire… mais assister à un concert de ses idoles à moins de deux mètres ? Priceless. Merci le Belga 😉
*** chronique rédigée quasi en live, veuillez excuser les afutes de farppes et les incohérences éventuelles ***
- Cet article a été publié le jeudi 8 mai 2008 à 1:11 et est classé dans Concerts, J'adooooooore .
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wouaw, rapide 😉
je suis d’accord avec toi pour la conclusion, on va pas bouder son plaisir !
Tout à fait. Et je constate avec plaisir que tu as réussi à te lever ! En tout cas, merci du tuyau 😉
Le bouche à oreille dans Bruxelles a parfaitement fonctionné. Moi, j’ai aussi reçu un sms pour m’en avertir, j’aurai beaucoup aimé voir Moby pour les mêmes raisons que toi MAIS j’étais aux Nuits Botanique devant les londoniens de Tunng 😉 La chronique dans la journée sur ToX.
Bien joué pour ce compte-rendu, dans le même esprit que le concert, surprise et à l’arrache. Chapeau!!!
Très bon compte-rendu!
Malheureusement, dans mon cas, les choses ne se sont pas passées aussi bien:
A 13:20 je reçois un sms d’une amie hongroise en stage au parlement européen m’affirmant que « le célèbre petit chauve » serait place flagey à 20h pour un concert gratuit….j’en parle à deux (horribles, viles et méchants) collègues qui n’y croient pas une seconde…..je dois avouer que je doute moi aussi un peu de la fiabilité de l’info, je fais donc un petit tour sur la toile pour m’en assurer. Je n’y trouve rien! Je me dis qu’un tel évènement amasserait les foules et que des mesures de sécurité inhabituelles seraient prévues. Je téléphone donc à qqun dans la police….aucune info non plus. Enfin, je passe à 19h place flagey pour chercher qqch qui aurait pu ressembler à une scène. Là encore, sans résultat…….Je passe la soirée avec ma (merveilleuse, fantastique et outrageusement sexy:) copine ce soir là et je faisais une joie de lui proposer un programme aussi alléchant mais je dois me résoudre à oublier moby et décide de passer la soirée au park royal avec elle pour manger des sushis allongé sur une couverture. Ajd’hui, en arrivant au boulot, je découvre ce qui s’est passé la veille et dégouté, je ne trouve comme thérapie que de coucher ces quelques mots sur ce blog….. 🙁
Merci pour vos commentaires…
Il y’aurait eu tout de même environ 2500 personne sur place d’après la police, j’avais pas vu tout ce monde derrière moi 😀
Et si tu veux, le Soir se propose de te consoler Laurent avec un extrait du concert… Et n’hésitez pas à jeter un oeil à la chronique de ToX pour faire connaissance avec les excellents Tunng qui étaient le même soir au Bota !