dEUS @ AB
dEUS en club, voilà une chose qui ne paraissait plus possible étant donné le succès grandissant du groupe. Quand on voit que les places de leurs 6 dates se sont arrachées en une heure seulement on comprend mieux pourquoi.
De Worst Case Scenario sorti en 1994 à Vantage Point sorti il y a un mois, le groupe a acquis une crédibilité énorme dans notre plat pays. Qu’on aime ou pas, force est de reconnaitre qu’ils ont ouvert la voie à une bonne partie de la scène rock belge actuelle.
Précurseurs certes, mais toujours très actifs, le groupe ne cesse de se remettre en question, en témoigne ses diverses expérimentations et un line up en perpétuelle mutation. En 1993, l’équipe était composée de Tom Barman, Rudy Trouvé et Stef Kamil, Julles De Borgher et Klaas Janzoons. Quinze ans plus tard, seuls deux membres fondateurs sont encore à la barre : Barman et Janzoons. Entre temps, de nombreux autres projets gravitent autour d’eux :
- le guitariste Rudy Trouvé participe à l’aventure Dead Man Ray (1998-2002) avec Daan au chant
- le bassiste Stef Kamil lance Zita Swoon en 1995. Il sera remplacé par Dany Mommens qui lancera Vive La Fête deux ans plus tard
- Stefan Misseghers ancien batteur de Soulwax remplace De Borgher en 2004
- Mauro Pawlowski, ancien leader des Evil Superstar arrive un an plus tard
Depuis l’enregistrement de Pocket Revolution en 2005, le groupe semble avoir trouvé une certaine stabilité. Une cohésion qui se traduisait par des compositions plus équilibrées et plus complexes. Au point d’en devenir, je trouve, plus ennuyeux. C’est donc avec plaisir que j’ai constaté que Vantage Point retrouve un son plus direct et dansant.
Bref, l’occasion idéale pour retrouver le groupe sur scène après avoir assisté à une partie de leur prestation à Werchter en 2006.
Le groupe qui a la lourde charge d’ouvrir les hostilités est Black Box Revelation. Un chanteur guitariste et un batteur, ça fait furieusement penser à White Stripes, la voix de Jack White en moins. Leurs morceaux balancent bien et étant donné leur jeune âge (je ne leur donne pas plus de 18 ans), ils assurent pas mal sur scène. Quelque chose entre du blues-rock et du bon gros stoner. Malheureusement, le son va *beaucoup* trop fort. Je déteste ça mais les bouchons sont de plus en plus indispensables dans des configurations pareilles.
Un quart d’heure plus tard, Tom Barman débarque enfin avec ses acolytes. L’échauffement se fait sur quelques morceaux des deux derniers albums (la set-list pour ceux qui veulent du détail, je n’ai pas encore tous les titres en tête 😉 ).
Je constate avec plaisir que le son – bien qu’un peu brouillon – est revenu à un niveau tolérable et que les jeux de lumières ont été étudiés avec soin. Chaque chanson bénéficie de sa propre ambiance, ce qui rajoute à l’aspect relativement intimiste de l’AB.
C’est avec un bon vieux Fell Off The Floor, Man que le public (pas mal de trentenaires) commencera à réagir. S’enchaine ensuite le single The Architect matraqué en radio et légèrement maltraité sur scène. Le tempo se ralentit sur Smokers Reflect– un refrain entêtant : « You shouldn’t be, you shouldn’t be doing this… » – et sur le très sensuel Slow.
La transition se fera très naturellement avec les premiers accords acoustiques d’Instant Street. Un morceau très bien choisi puisque ces quelques notes se déploient en une tornade de 6 minutes. Tom Barman le sait bien et en poussera le public dans ses derniers retranchements appuyé par la guitare de Pawlowski.
Retour ensuite dans l’ambiance glauque de Theme from Turnpike. Les lumières vertes cèdent ensuite la place aux stroboscopes de Is A Robot sur lequel Barman s’essayera à quelques pas de Tecktonik tout aussi glauques 😉
Après autant d’enthousiasme, je suppose que le groupe n’espérait tout de même pas se barrer aussi vite. La première partie du concert se clotûre néanmoins sur Bad Timing.
L’inévitable premier rappel débute avec Eternal Woman interprété comme sur l’album avec Lies Lorquet (chanteuse de Mintzkov). Ensuite, l’artillerie lourde avec For the Roses – mon morceau préféré tous albums confondus. Et le coup de grâce avec un cocktail Oh your God / Suds And Soda du plus bel effet.
Après ça, dEUS nous renverra gentillement nous coucher avec Popular Culture – morceau qu’on croirait écrit par U2 sur des arrangements à la Françis Cabrel – accompagné d’un choeur de fillettes d’une dizaine d’année… après Alela Diane, les choeurs deviendraient-ils une tradition à l’AB ? 😀
Un concert presque parfait dans des conditions presque parfaite, je ne crois pas qu’on puisse en demander plus à dEUS… Peut-être de passer boire une bière avec nous au Café Central ? Ce sera chose faite puisque c’est là qu’on croisera la bande au bien nommé Barman une heure plus tard 😉 Mais c’est une autre histoire…
- La chronique de Monsieur M
- La chronique de Mint
- La chronique de Pocket revolution
- Deux sites de fans :
- Le site officiel : dEUS.be
- Le clip plutôt ambigu de Slow
- Cet article a été publié le mercredi 7 mai 2008 à 10:25 et est classé dans Concerts, J'adooooooore .
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Merci pour ton comm et ton trackback 😉
Je trouve ta critique très bien faite. Ca reflète bine mon ressentis a la sortie du concert. Cette idée de cohésion était bien présente depuis pocket revolution… Je n’ai pas encore écouté le dernier album mais ca viendra, bon concert dans l’ensemble… Mais c’est clair que dEUS est un GRAND groupe au niveau belge. Surtout avec le coup de Tom Barman pour 0110…
A plus
Salut Manu!
Est-ce que tu aurais oublié Magnus dans les projets solo de Tom Barman?
Toujours très plaisants tes comptes rendus, dommage qu’on n’en saura pas plus sur Tom et sa troupe au Café Central. Tu as tenté la discussion? ça doit être ça les avantages de rester pour quelques bières après les concerts!
Bon, sinon je m’égare un peu mais est ce que j’aurai l’occasion de te voir pour Tunng ce soir????
Au plaisir,
Thomas
Merci pour vos commentaires !
> Monsieur M, on est d’accord 😉
> Thomas, j’ai effectivement oublié de mentionner Magnus, ainsi que la facette réalisateur de Tom Barman… Ce sera pour un autre article 😉 Pas de Tunng pour moi ce soir mais je compte sur ta chronique pour me faire vivre le concert comme si j’y étais ! On aura sans doute l’occasion de se voir pour EZ3kiel, je vais chercher ma place demain…