Ardents Souvenirs

Après Couleur Café, Werchter, Dour, le Pukkel et Esperanzah, les Ardentes viennnent compléter ma tournée des festivals belges de ces dernières années. Une chronique un peu à la bourre, juste pour les archives 😉 A défaut de grandes découvertes, j’espère pouvoir vous faire partager un peu d’ambiance festivalesque… A propos d’ambiance d’ailleurs, commençons par quelques caractéristiques du festival liégeois :

Les bonnes idées :

  • entetenir le site correctement : du sable et des dalles en plastique recouvrent les zones dévastées par la boue, les Cathy Cabine sont nettoyées chaque jours (ça parait élémentaire mais ce n’est pas toujours le cas en festival)
  • offrir de la bouffe relativement variée (et même des hamburgers avec de la vraie viande dedans… 5 euros quand même)
  • une programmation suffisamment aérée pour limiter les dilemmes insurmontables entre les têtes d’affiche

Les mauvaises idées :

  • la bière à 2,2 euros ça fait mal
  • les tickets boissons vendus par 9 alors qu’une bière coûte deux tickets (cherchez l’arnaque…)

A part ça, un public cool et détendu et une programmation qui fleure bon l’éclectisme.

Jeudi c’est VIP !

Malgré mon pass 4 jours, j’hésitais franchement à me pointer dès jeudi sous la pluie. C’est finalement Sophie qui me convaincra à la dernière minute de faire l’aller retour avec elle (on ne la remerciera jamais assez 🙂 ). C’est d’autant bien vu qu’elle vient de découvrir qu’elle possède un accès à la tente VIP (et donc au buffet et aux jolies flamandes qui s’y trouvent).

Nous arrivons donc in extremis pour assister aux derniers morceaux de Yael Naïm. Comme on pouvait s’attendre la fille est mignonne et sais chanter mais la prestation est totalement creuse, même son New Soul ne parviendra pas à faire décoller le public.

Direction ensuite le hall des foires pour un Sébastien Tellier poseur et plus kitsch que jamais. Résolument rétro, que ce soit dans les arrangements de son dernier album, dans son look ou dans son interprétation, Tellier oscille entre disco, rock progressif et dance des années 90. Le tout ponctué de soupirs et de poses lascives mais pas sensuelles pour deux sous. Le barbu parviendra même à massacrer la Ritournelle, un morceau qui aurait franchement pu faire décoller le public avec un peu de bonne volonté. Mieux vaut en rire, je ressortirai donc du concert avec un petit sourire en coin.

Je ne m’attarderai pas sur le concert de Camille, finalement assez proche de celui du Cirque Royal.

Une très bonne découverte cependant avec Trentemøller ; alors que les gouttes recommencent à tomber, les privilégiés que nous sommes s’abritent courageusement sous la tente VIP. De l’autre côté de la haie, de nombreux courageux restent devant la scène, secoués par les premières basses. Le déluge s’abat ensuite sur la plaine accompagné par un enchaînement dense et impitoyable sur scène. Un mix à la fois sombre et dansant qui pousse les amateurs à pointer leur museau aux limites de l’averse. Hypnotisés, nous finirons finalement par déplacer un parasol face à la scène. Un mini dance floor au sec, vite rempli d’une vingtaine de personne. Un tout grand moment qui clôture ce jeudi.

Vendredi c’est ravioli.

Vendredi j’ai fait l’impasse. Je sais c’est mal. Un regret cependant, le set d’Apparat. Quelqu’un y était ?

Samedi c’est pas joli !

Je retrouve le site et mes deux comparses dans l’après-midi, juste à temps pour The Kills. Leur album « Midnight Boom m’avait laissé une bonne impression, j’étais curieux de voir ce qu’un groupe aussi nerveux pouvait donner sur scène. Malheureusement les morceaux perdent beaucoup de leur relief en live. On oscille gentiment de la tête mais l’absence d’un batteur se fait pour une fois cruellement ressentir pour remettre un peu le couple arty à sa place. Pas qu’ils soient mauvais mais à force d’en faire des tonnes, le groupe vire à l’auto parodie et la tension (et donc l’attention) retombe comme un soufflé.

Après un petit break, on reprend une louche de Mars Volta, un groupe qui en fait des tonnes aussi, mais là, de façon inexplicable, ça passe mieux. Six musiciens sur scène dont un batteur massif comme on en a rarement vu. La encore, déluge de guitare, voix criarde, on en prend plein la gueule. Dire qu’ils ont joué plus de deux heures au total 😀

On file ensuite rejoindre la deuxième partie du concert de The Streets. Mike Skinner semble en forme et livre un concert plutôt sympa, sans surprise. Juste de quoi avoir envie de réécouter ses trois très chouettes premiers albums.

Dernière tête d’affiche de la soirée, Groove Armada se révèle effectivement être une Armada de chanteurs, MC, DJ, guitaristes et autres musiciens bien décidés à faire bouger le Parc Astrid. Le tout accompagné par un lightshow du plus bel effet. Que demander de plus ? I see you baby, shakin that ass…

Dimanche, on fait rien, comme des gros manches…

Mais non, réveil à 12h du matin avec le doux gazouillis de drum’n bass de notre voisin de camping carolo. Frais comme une fleur, nous nous dirigeons au radar vers Puggy, que mon camarade tient absolument à ((((re-)re-)re)re-)voir pour la dixième fois consécutive cette année.

Le mojito aidant, nous sommes désormais en pleine forme pour aller découvrir Monsoon dans le hall des foires. Une front woman plutôt jolie au demeurant, accompagnés par 5 bons musicos. On sent bien que le groupe essaye de véhiculer une atmosphère sombre et sulfureuse mais la sauce ne prend pas tout à fait cette fois-ci. Un groupe qui mérite une deuxième écoute, sans aucun doute.

Un artiste qui convaincra sans peine lui, c’est Yoav. Seul à la guitare – mais quelle guitare – le jeune israëlien virevolte avec bonheur entre la fok et le RnB. Grâce à la fameuse pédale de sampling, on assiste en direct à la construction du morceau. Certes, le phénomène n’est pas neuf (je pense notamment à Nosfell ou encore à SZ) mais ici la guitare se transforme en véritable couteau suisse, utilisée à la fois comme percu, scratch, basse, et accessoirement guitare. Certes les compos lorgnent aussi bien du côté de Underworld que de Justin Timberlake mais Yoav assume sans broncher. Il est d’ailleurs trop concentré pour qu’on puisse lui reprocher quoique ce soit. En 50 minutes, il nous livrera la quasi totalité de son premier album y compris sa fameuse cover du Where is my mind des Pixies ainsi que celle, plus surprenante, d’Idioteque de Radiohead.

Le marathon du dimanche continue cependant avec Daniel Darc. Un Darc volontairement (enfin, on l’espère) à coté de le plaque. Heureusement, les musiciens assurent (on retrouve d’ailleurs Pierre Le Bourgeois, le complice du Nosfell sus-mentionné, à la contrebasse). Du coup DD se lâche dans ses délires mysticos mystiques… interrompt le concert pour lire la bible, chante avec ferveur les bras en croix, s’agenouille devant la contrebasse. Certes, il y’a une bonne part de jeu, mais comme sur ses deux albums solo, on ne peut qu’être attiré par cet artiste chancelant, trou noir au milieu du star system de la nouvelle chanson française. Daniel Darc il prend de la drogue ? Ben c’est du rock !

Petit passage ensuite au concert de Nada Surf, absolument vide et chiant. Je n’aurai même pas le courage d’attendre le mythique Popular avant de retourner dans le hall. Surtout que c’est maintenant au tour de Cinematic Orchestra de monter sur scène. Après un concert extraordinaire à Dour l’année passée (à 4h du matin quand même), c’est avec plaisir qu’on retrouve Ma Fleur. Sur scène, un orchestre de jazz, un DJ et une chanteuse souriante. Mais le plus important ne se passe pas sur scène, le groupe joue en toute humilité ce qui met en avant la qualité de ses compositions, sans fioriture. Un moment de trêve et de musique pure.

Après ça, difficile de rejoindre Arno dont on écoutera le concert au loin en reposant nos pieds fatigués (l’occasion de siroter quelques bières également). Un petit crochet chez les Girls In Hawaii, dont je suis pour ma part un peu blasé malgré leur excellent premier album. Toujours est-il que les Girls gagnent en assurance à chaque concert, on ne peut que leur souhaiter une longue carrière qui leur permettra de rretrouver l’étincelle du début.

Retour en France avec Dionysos, dont l’énergie sur scène n’a rien a envier à Manu Chao ou aux Wampas. Parmi ses autres atouts, on peut aussi citer l’épatante Babet au chant et aux cordes. Ou encore des textes à mi-chemin entre le conte de fée moderne (Coiffeur dOiseau, La Métamorphose de mister chat…) et le rock pur jus (les désormais classiques Coccinelle ou Song for Jedi). D’entrée de jeu, Mathias Malzieu bondit dans tous les sens et ne s’arrêtera pas durant les 70 minutes de concert. Le public est chauffé à blanc avec deux sessions de crowd surfing, dont un aller-retour jusqu’à la tour son et, plus original, un concours de « Ta gueule le chat » du plus bel effet. Bref, un groupe qui se donne à fond et qui fait rapidement l’unanimité au sein du public.

La soirée n’est pas encore terminée et malgré quelques crampes dans les jambes, nous nous rendons pour la dernière fois au HF afin d’assister à la fin du concert de Bashung. Encore une fois, la balance n’est pas très équilibrée. L’homme a l’air fatigué. Mais la magie opère et sa voix fini par percer, puissante et nonchalante. Quelques paroles du Blowin in the wind de Dylan et Osez Joséphine surgit à l’arrière des berlines. Encore deux titres avant de terminer sur Vertiges de l’amour. Malheureusement, pas le temps rester pour le rappel, les Dandy Warhols vont commencer à jouer dans le Parc.

Et quoi de mieux pour clôturer les Ardentes que les Dandies de Portland ? Un groupe à la fois fédérateur avec des hymnes comme Bohemian Like You, Get Off, We used to be friends tout en conservant sa réputation de groupe indie et un peu psyché sur les bord. Excellent choix donc… sur papier. Mohammed en intro laisse présager le meilleur mais on constate qu’il y a un -encore- un problème de mixage dès le deuxième morceau, les basses sont omniprésentes. Ce qui ne serait pas grave en soit si Courtney Taylor Taylor avait pu assurer derrière au niveau voix. Malheureusement, celle-ci est réduite à un mince filet enroué et les Dandies s’en retrouvent fortement ramollis. D’autant plus dommage que la set-list était judicieusement équilibrée entre singles (ceux cités ci-dessus mais aussi de nombreux morceaux de Welcome To The Monkey House), morceaux planants plus anciens et morceau du nouvel album – le tout en évitant les pièges du désastreux Odditorium or Warlord of Mars. Un nouvel album, Earth To The Dandy Warhols qui espérons le, devrait pouvoir redresser la barre. En attendant,les oreilles en compote, les jambes en coton, un peu déçu mais globalement satisfait, nous mettons rapidement les voiles vers de nouvelles aventures.

Want some more ?

  • Cet article a été publié le samedi 26 juillet 2008 à 17:02 et est classé dans Concerts .

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