Tunng @ Orangerie (Botanique)

jeudi 22 avril 2010

Aaaah Tunng, Tunng, Tunng.

S’il y a un groupe dont j’ai fait la promotion ces dernières années, c’est bien lui. Ici même évidemment, mais aussi sur L2F et même sur ToX il y’a quelques années – blog d’ailleurs relancé par notre ami Thomas il y a peu, allez y jeter un œil (et une oreille tant qu’à faire) !

Il y a 5 ans, Tunng c’était de la folk trafiquée, des guitares, des samples et des instruments étranges. Un truc un peu mystérieux, une vieille maison au fond d’un bois avec le plancher qui grince (Tales From The Back, Pool Beneath The Pond, People Folk…). Des ballades magnifiques aussi (Woodcat, Jenny Again).

tunng_2010

C’était en tout cas le cas pour les deux premiers albums, « Mother Daughter And Other Songs » et « Comments Of The Inner Chorus ». Des albums un peu magique, qu’on écoutait en hiver bien au chaud sous la couette… ou un soir d’été, assis dans l’herbe à l’époque ou le kiosque de Feëërieën n’était fréquenté que par quelques dizaines de curieux.

Vint ensuite « Good Arrows ». Des chansons plus simples, plus immédiates. Plus vite avalé, plus vite digéré, plus vite oublié, à l’exception du single Bullet. La patte Tunng était reconnaissable mais on sentait que le groupe s’orientait vers autre chose.

Cette nouvelle direction s’est concrétisé sur leur quatrième opus « And Then We Saw Land ». Sam Genders, le co-fondateur du groupe est parti après avoir lancé son side-project, laissant son pote Mike Lindsay seul aux commandes. Résultat, des morceaux sympas, sautillant comme tout (Hustle, Santiago), plus de guitare électrique (Sashimi, By Dusk They Were In The City)… Tunng est sorti du bois, est-ce une bonne nouvelle ?

Lire le reste de cet article »

The Tallest Man On Earth @ La Rotonde (Botanique)

jeudi 11 mars 2010

ttmoeUn concert du plus Grand Homme sur Terre vaut bien une chronique sans doute. Ils sont rares les bouquins qui donnent envie de s’y replonger dès la dernière page tournée, les films qui appellent une deuxième vision afin d’en capter toute la subtilité… De même sont rares les artistes qu’on est prêt à ré-écouter plusieurs fois d’affilée.

J’avais eu l’occasion de découvrir The Tallest Man On Earth sur Listen2Fight (eh oui, moi aussi j’en apprend tous les jours !) il y a presque un an. J’ai eu l’occasion de découvrir le suédois sur scène à l’AB en septembre sans avoir eu le temps de le chroniquer. A l’époque, il s’était retrouvé à jouer devant une centaine de personne à 18h du soir sur la grande scène… Les gens auraient pu continuer à discuter ou se disperser vers le bar… mais non, ce petit gars était parvenu à les captiver avec sa voix et sa guitare, pour finalement les hypnotiser avec un jeu de scène impressionnant.

Déjà à l’époque, il nous avait démontré sa capacité à rebondir sur les petits soucis techniques inhérent au live :

Hier il était de retour dans une salle qui se prêtait bien à ce genre de set, j’ai nommé la Rotonde. Une fois les 250 personnes rentrées, la salle ferme ses portes et Kristian Matsson débarque sur scène. Un peu plus ébouriffé qu’à l’AB mais toujours aussi à l’aise avec sa guitare, il attaque directement sur quelques chansons de son nouvel album, The Wild Hunt, qui ne devrait pas tarder à sortir chez nous… Un single s’en dégage directement, l’entraînant King Of Spain, coups de talons flamenco inclus.

Comme d’habitude le son de la Rotonde est impeccable mais… l’ingé son fait preuve d’un mauvais goût certain en enrobant la voix nasillarde et rauque de Matsson à grand coup de delay. L’effet est pour le moins surprenant et ne manquera pas d’amuser le chanteur (« Who’s the man singing in the roof ? »)…

Du reste, on retrouve les classiques du premier albums : I won’t be found, Pistol Dreams, Shallow Grave, Where Do My Bluebirds Fly et l’extraordinaire Gardener. Si ce morceau est un chef d’œuvre de picking, l’histoire de ce jardinier amoureux et paranoïaque mérite également qu’on s’attarde sur les paroles, pour peu qu’on apprécie l’humour noir.

Sur scène Matsson accorde, désaccorde, oscille, s’assied, agite frénétiquement sa jambe, se relève. Fréquemment possédé par sa musique, il fixe le public, s’approche parfois de lui au point de le toucher du bout de ses cordes. De son côté, le public reste calme – trop sage, trop poli diront certains – mais visiblement convaincu et enthousiaste.

Le set se conclut sur un duo surprise avec une certaine Amanda Bergman, qui pourrait bien figurer au rang de Tallest Girl On Earth. Qui a dit que Kristian n’avait que sa guitare pour seule amie ?

Après un peu plus d’une heure de gratte et un rappel, le concert s’achève et la soirée commence… mais c’est une autre histoire…

» photos et vidéos du concert prises par Kmeron

Fink + Soap & Skin @ Nuits du Bota

lundi 25 mai 2009

A quoi bon écrire des live reports une semaine après un concert. Je me pose souvent la question…

Mais comme je me promène de salles en salles sans carnet de notes (hérésie !) et sans appareil photo (has been !), je stocke quelques impressions dans ma boîte crânienne. Et ma foi, si le concert est bon, les souvenirs sont d’autant plus vivaces…

Lire le reste de cet article »

Shearwater @ La Rotonde (Botanique)

dimanche 9 novembre 2008

D’ores et déjà annoncé comme vainqueur dans la catégorie « meilleur album de l’année » par de nombreux chroniqueurs, Shearwater a donné vendredi un très grand concert. Petit compte rendu de cette victoire à la Obama pour le groupe texan.

En apéritif, Langhorne Slim et ses War Eagles s’agitent devant une Rotonde déjà à moitié remplie. Leur country folk n’est pas des plus originales mais elle est assez efficace et rythmée pour mettre en condition les gens qui comme moi étaient un peu assommés par leur semaine. Je suis un peu moins convaincu par The Dead Science, moins accessible et trop expérimental pour un vendredi soir.

C’est l’occasion de retrouver les oreilles affutées de Thomas, Marc et Anaïs autour d’une bière. Et des oreilles affutées, il en fallait pour guider le public auprès de ces cinq excellents musiciens et finalement remplir une petite salle belge. Pour moi, Shearwater c’est avant tout une voix celle Jonathan Meiburg, déchaînée alors qu’on la croyait apaisée (On The Death Of The Waters), parfois grandiloquente mais toujours juste. C’est que, même si le groupe est modeste et encore méconnu dans nos contrées, sa musique a besoin d’espace pour se déployer, galoper, rebondir. Quelle meilleur ciel que la coupole de la Rotonde pour le faire ? Et avec un album du calibre de « Rook », pas la peine d’en ajouter des tonnes, les musiciens et leurs compositions se suffisent à eux même. Meiburg, peu loquace semble l’avoir compris. Un « bonsoir » après quatre morceaux bien enchaînés, l’une ou l’autre anecdote un peu plus tard, mais le contact avec le public attentif et respectueux s’était déjà établi autrement. Le set se déroule de manière fluide, égrainant les pépites, jusqu’au radiohesque The Snow Leopard. C’est à la fois beaucoup et trop peu, on est lessivé mais on en redemande. Deux morceaux en guise de cerise sur le gateau et le groupe reprend sa route. J’espère que vous aurez la chance de la croiser un jour !

Elbow @ Orangerie (Botanique)

lundi 7 juillet 2008

Suivant une carrière inverse à celle de Radiohead, Elbow a récemment sorti son quatrième album dans une indifférence presque totale, après s’être fait jeter successivement par Universal et V2. C’est plutôt dommage, d’autant que les Mancunniens suivent un parcours musical sans faute depuis 2001. Un parcours qui compte au moins un chef d’oeuvre avec le très beau Cast Of Thousands.

Loin de la facilité de ses jeunes compatriotes (Arctic Monkeys, Kaiser Chiefs…), Elbow propose un rock mature mais finalement assez accessible. La plupart du temps, des arrangements très denses sur lesquels la voix de Guy Garvey s’élance et rebondit. Et bien souvent, des compositions simples et poétiques qui donnent envie de chanter à pleins poumons. De la pop avec un petit peu de plomb dans la cervelle.

Après avoir eu la chance d’assister à leur concert à l’Orangerie le 24 juin, on hésite à en parler de peur de ne plus avoir l’occasion de les revoir dans une ambiance aussi intimiste. Et vu que les trois chroniques ci-dessous ont déjà vendu la mèche et qu’elles recoupent plutôt bien mes impressions, inutile d’en faire trop.

Juste pour souligner le contraste entre l’attitude décontractée de Garvey et l’interprétation poignante de son répertoire.

Un contraste qu’on retrouve également dans les quelques mots que le géant a échangé avec le gamin perché sur les épaules de son père.

Dans les rugissements de trompettes de Starling.

Avec les martellements métalliques de Ground For Divorce.

Sur la voie ferrée de Leaders Of The Free World.

Parmi le public de 7 à 77 ans…

Et si c’était ça la magie d’Elbow, des chansons extraordinaires pour des gens ordinaires ?

  • Un album pour faire connaissance : « Leaders Of The Free World » (V2)
  • Session de rattrapage le 16 août au Pukkepop.