Je ne suis pas un inconditionnel d’Animal Collective. Je ne suis leurs sorties que depuis Feels en 2005 et j’ai toujours eu beaucoup de mal à écouter un de leur album en entier.
Il n’empêche qu’il y a quelque chose d’intéressant et indéniablement original dans leur musique. Quoi qu’on en dise, ils sont rares les groupes qui parviennent à brouiller les pistes et à déboussoler l’auditeur sans sombrer dans l’inaudible.
Et le fait qu’un tel groupe parvienne à remplir l’Ancienne Belgique est plus étonnant encore. Certes après quasiment 10 ans de carrière, ils ont acquis une belle renommée critique. Certes, leur petit dernier, « Merriweather Post Pavillon », est un peu plus euh… mélodique. On reste cependant à des années lumière de Bloc Party ou Kaiser Chief. Et objectivement le concert d’hier soir c’était
quoi ? Trois gars se démènent sur des machines et beaucoup plus rarement sur une cymbale, une caisse claire ou une guitare. La voix est très présente également mais sous forme de chœurs noyés sous des tonnes de reverb’, et surtout de cris joyeux. Des paroles peut-être, une structure sans doute, mais rien d’apparent, de cohérent.
A vrai dire, un concert d’Animal Collective n’est « agréable », dans le sens confortable du terme. On a aucune prise à laquelle se raccrocher. Ce n’est pas du punk, ce n’est pas de l’électro, ce n’est pas de la pop, ce n’est pas du jazz et c’est un peu tout ça en même temps. Et comme je ne connais pas particulièrement bien leur discographie, j’ai l’impression qu’aucun « morceau » ne se distingue véritablement d’un autre, si ce n’est My Girl, qui est probablement ce qu’ils ont fait de plus accessible.
J’ai donc envoyé promener tout les étiquettes, et laissé couler la musique. Et c’est beaucoup mieux comme ça. Ce n’est plus un concert mais une expérience. Les basses et le volume sonore élevé aidant, je me suis mis assez rapidement à bouger la tête et le reste du corps à suivi. L’AB s’est donc petit à petit transformé en club, avec une petite touche psychédélique en plus. Certains curieux sont partis avant la fin du concert, mais beaucoup sont restés danser. Ceux là, ceux qui ont écouté avec leur corps, pas avec leur tête, sont ressortis lessivés mais heureux.
Ce matin je n’arrive toujours pas à écouter un album d’Animal Collective en entier mais si j’ai l’occasion de les revoir en concert, j’y retournerai volontier.