Archive pour la catégorie 'Concerts'

Shearwater @ La Rotonde (Botanique)

dimanche 9 novembre 2008

D’ores et déjà annoncé comme vainqueur dans la catégorie « meilleur album de l’année » par de nombreux chroniqueurs, Shearwater a donné vendredi un très grand concert. Petit compte rendu de cette victoire à la Obama pour le groupe texan.

En apéritif, Langhorne Slim et ses War Eagles s’agitent devant une Rotonde déjà à moitié remplie. Leur country folk n’est pas des plus originales mais elle est assez efficace et rythmée pour mettre en condition les gens qui comme moi étaient un peu assommés par leur semaine. Je suis un peu moins convaincu par The Dead Science, moins accessible et trop expérimental pour un vendredi soir.

C’est l’occasion de retrouver les oreilles affutées de Thomas, Marc et Anaïs autour d’une bière. Et des oreilles affutées, il en fallait pour guider le public auprès de ces cinq excellents musiciens et finalement remplir une petite salle belge. Pour moi, Shearwater c’est avant tout une voix celle Jonathan Meiburg, déchaînée alors qu’on la croyait apaisée (On The Death Of The Waters), parfois grandiloquente mais toujours juste. C’est que, même si le groupe est modeste et encore méconnu dans nos contrées, sa musique a besoin d’espace pour se déployer, galoper, rebondir. Quelle meilleur ciel que la coupole de la Rotonde pour le faire ? Et avec un album du calibre de « Rook », pas la peine d’en ajouter des tonnes, les musiciens et leurs compositions se suffisent à eux même. Meiburg, peu loquace semble l’avoir compris. Un « bonsoir » après quatre morceaux bien enchaînés, l’une ou l’autre anecdote un peu plus tard, mais le contact avec le public attentif et respectueux s’était déjà établi autrement. Le set se déroule de manière fluide, égrainant les pépites, jusqu’au radiohesque The Snow Leopard. C’est à la fois beaucoup et trop peu, on est lessivé mais on en redemande. Deux morceaux en guise de cerise sur le gateau et le groupe reprend sa route. J’espère que vous aurez la chance de la croiser un jour !

Stanley Brinks and The Wave Pictures @ Atelier 210

lundi 3 novembre 2008

Pour ceux qui se demanderaient où sont passés les mois de septembre et d’octobre, je dirais que la majorité de ceux-ci ont été dévorés par Listen2Fight. Ce nouveau site de baston musicale lancé en collaboration avec Thomas permettra je l’espère de partager nos découvertes et celles d’autres passionnés avec le grand public, au sens le plus large du terme. Ce qui ne m’empêchera pas de continuer les digressions entamées ici même il y a plus d’un an, pour les lecteurs qui aiment leur spagha bolo avec de gros morceaux de viande dedans.

Bref, revenons-en à la soirée de jeudi dernier au 210.

Stanley Brinks aka André Herman Düne, est comme son pseudo ne l’indique pas, un tiers d’Herman Düne lancé en solo depuis 2006. J’avais eu l’occasion de voir Herman Düne à Dour l’année passée et je m’attendais à un concert dans la même lignée… mais c’était sans compter The Wave Pictures, le groupe qui assurait la première partie de l’ami Stanley.

Lire le reste de cet article »

Brèves, Bièvres, Bières…

mercredi 3 septembre 2008

A défaut d’être ensoleillé, le mois d’août aura été musical. Plutôt que de me focaliser sur un compte rendu, voici quelques petites (re)découvertes.

Le 24 août – Matmatah @ BSF

Set plutôt convenu durant le concert lui même, même si on constate des accents plus (hard-)rock que ne laissait supposer les albums. Pas mal de fans, des petits jeunes et des trentenaires, quelques drapeaux bretons. Mais au premier rappel mes amis, Matmatah s’est fait plaisir et nous a fait plaisir par la même occasion avec trois grands classiques : Heroin du Velvet, I wanna be your dog des Stooges et le Twist & Shout des Beatles qui fait toujours son petit effet… une apothéose digne de ce nom et sans doute une démonstration de maturité pour un groupe qui a souvent été cantonné à la variété. Ils se quitteront donc sur un petit air de Joe Dassin, histoire de brouiller un peu plus les pistes.

Lundi 25 août – Ólafur Arnalds @ Feeërieën

Pour sa cinquième édition, Feeërieën draine toujours plus de monde (un tapis est maintenant étalé devant le kiosque alors que les bancs étaient à peine remplis il y a trois ans !) et met les petis plats dans les grands au niveau déco et illuminations. Jusqu’ici le festival parvient à conserver son côté cosy, espérons que ça dure encore un peu. Ce soir, deux groupes, Ólöf Arnalds et Ólafur Arnalds qui ont plusieurs lettres et surtout un pays en commun, l’Islande. J’arrive in extremis pour Ólafur, pas de chance pour son compatriote. Ledit compositeur est au piano, accompagné par un quatuor à corde. Dès le début du concert on est bercé par les cordes, et comme souvent avec la musique classique, je suis emporté dans un demi sommeil, pas désagréable. Un peu plus loin, quelques beats et samples très discrets apportent une touche électro pas toujours adéquate à mon goût, mais difficile de se prononcer après une seule écoute. Quoiqu’il en soit, un groupe typiquement Islandais, à mi-chemin entre les expérimentations de Múm et les envolées de Sigur Rós.

Mardi 26 août – Jil Caplan @ BSF

Petit concert dans une ambiance très cabaret (le splendide chapiteau place d’Espagne) entouré de quelques quadra. A peine montée sur scène, Jil Caplan expédie son Nathalie Wood. Elle nous avouera plus tard qu’elle n’a aucune idée de la set-list de ce soir. Aux commandes, Jean Christophe Urbain, ex-Innocent, lui fait deviner les titres au fur et à mesure. Parfois elle aime, parfois pas et nous le fait savoir. La fille a du caractère et un certain charme, resté intact après vingt ans de carrière. Du coup, bonne chanson ou moins bonne, l’ambiance est détendue, les musiciens ont l’air content d’être là, le public aussi. Parmi les bonnes chansons, notons Tout c’qui nous sépare mais l’absence dramatique du Lac. Bonne surprise également, le rappel surprise sur le très beau Green Bus de Perry Rose avec ce dernier et Sacha Toorop.

Samedi 30 août – Wiiiiiild Pig

Vous ne connaissiez pas ? Moi non plus. Et pourtant, dans la catégorie petit festival paumé, le Wild Pig est à retenir. Organisé dans le jardin d’une maison de campagne de Bièvre. Durant deux jours, ce festival réunit quelques centaines de personnes au milieu des bois autour d’une scène plutôt bien équipée. Des gens sympas, la bière à un euro, un camping tranquille et une affiche sans prétention, juste pour dire que ça existe encore.

Le Brussels Summer Festival en toute subjectivité…

jeudi 21 août 2008

Aujourd’hui débute le désormais célèbre Brussels Summer Festival. Encore une fois, le festival bruxellois fait la part belle aux découvertes et les artistes qu’on a rarement l’occasion de voir dans nos contrées. Le programme étant fort chargé, voici quelques recommandations personnelles.

Le 22 août (demain !) :

  • Gros coup de coeur pour Merz qui jouera Place St Géry à 20hoo.
  • Juste avant, place Rouppe, les belges de The Germans (!) joueront un rock lourd mais efficace comme le plat pays n’en avait plus connu depuis longtemps.
  • Egalement au programme, Depotax, CocoSuma, Pacific et Bang Gang dont j’ai entendu le plus grand bien.

Le samedi 23, une affiche métissée :

  • Le combo Members of Marvelas jouera à 19h30 Place de la Monnaie. Les amateurs du Peuple de l’Herbe apprécieront.
  • Un peu plus tard (22h), le Sergent Garcia prendra le relais Place Rouppe. Surtout connu pour son single Acabar Mal, qui date déjà de presque 10 ans – voilà qui ne nous rajeunit pas ! – le Sergent est toujours très actif sur scène.

Le dimanche 24, un peu de tout…

  • avec le show de James Deano (19h30, place de la Monnaie), toujours sympa à voir, même si vous n’aimez pas spécialement le rap. Il sera également question d’humour typiquement belche avec Marka et Laurence Bibot qui se produiront sous le nom de Monsieur & Madame à 22h Place d’Espagne.
  • A la même heure, les bretons de Matmatah viendront jouer leur ultime concert Place Rouppe, après plus de 13 ans d’existence. Lambe an dro, Emma, L’Apologie, Au conditionnel, pas de doute, une page se tourne !

Mercredi 27, place à deux artistes largement sous-estimés :

  • Sous l’étiquette Zop Hopop, Sacha Toorop avait relancé la scène liégeoise au début des années 2000. Depuis on entend son nom ici où là, on le croise accompagnant divers projets et on aura finalement l’occasion de le voir seul sur scène de la place d’Espagne à 19hoo. N’hésitez pas à jeter un oeil à sa cover du Ashes to Ashes de Bowie
  • Au début des années 2000, j’étais un inconditionnel de l’émission « Sacré Français » sur feu Radio 21. Parmi la pléthore d’artistes qu’Alexandra Vassen m’a fait découvrir : Jil Caplan. Le nom ne vous dit probablement rien… sauf si je vous dit « Nathalie Wood« . Ca vous revient ? 😀 Depuis ce tube interplanétaire, la jolie française poursuit une carrière discrète avec quelques pépites comme Le Lac. Complice des Innocents (rien de moins qu’un des meilleurs groupe français de l’époque) depuis de longues années, elle sera d’ailleurs accompagnée par Jean-Christophe Urbain sur la place d’Espagne, dès 21h.

Au plaisir de vous voir pour une de ces dates. Et si vous avez d’autres recommandations, n’hésitez pas à les poster en commentaire !

Massive Attack @ Lokerse Feesten

jeudi 7 août 2008

J’ai souvent été tenté par les Lokerse Feesten ces dernières années, surtout au vu des têtes d’affiche très nineties que le festival parvient à traîner durant 10 jours.

Cette année, Lokeren accueille notamment Sinead O’Connor, Sonic Youth, Alanis Morissette, Macy Gray, Supergrass, les rescapés des Sex Pistols et de Status Quo et surtout, surtout… Massive Attack.

Plus qu’un groupe, Massive Attack c’est carrément un pan de la musique électronique contemporaine. Sans eux, des groupes comme Portishead ou Archive, et ce qu’on appelle plus généralement le Trip-Hop n’auraient jamais vu le jour.

Au fil de cinq albums plus aboutis les uns que les autres, 3D et DaddyG – les deux têtes pensantes du groupe – ont développé une musique très personnelle. La recette est relativement simple : un tempo hypnotique, des basses énormes et des voix envoûtantes. Une recette qui a fait ses preuves. Je ne compte plus le nombre de fois où je suis tombé sur Teardrop au détour d’une playlist de blog ou d’une BO. Malgré le succès, ou peut-être à cause de celui-ci, le groupe n’a jamais vraiment trouvé un line up stable. Cependant, cette volatilité est loin d’être un handicap, surtout que les personnalités qui gravitent autour du groupe l’enrichissent de leur univers propre, que ce soit le hip hop (Tricky), le rock (Damon Albarn), le reggae (Horace Andy) ou encore la soul (Sinead O’Connor justement).

Lire le reste de cet article »