Plus on est de folk…

5 février 2008

Incroyable le nombre de groupes qui se réclament du folk ces temps-ci. Si à la fin des nineties on mettait l’électro à toute les sauces, cette première décennie des années 2000 verrait-elle un retour aux sources musical ?

Deux chanteurs sont sortis du lot des joueurs de gratte ces derniers mois.

Alela DianeLa première, Alela Diane, est comme toujours accompagnée d’un bon gros buzz dans les magazines spécialisés. Issue d’une famille de musiciens américains, elle a appris la guitare en autodidacte et fini par sortir son premier disque en 2003. Le deuxième, celui qui nous intéresse est auto produit un an plus tard. Et quand on parle d’autoproduction, ce n’est pas un euphémisme puisque la jeune fille cousait et dessinait ses pochettes à la main. Je n’ose pas imaginer le prix qu’atteindront ces éditions sur eBay dans quelques mois…

Bref, revenons en à « The Pirate Gospel », finalement distribué chez nous par Fargo. La formule est simple, très simple, de la guitare sèche, des choeurs (c’est effectivement du gospel) et la voix d’Alela. Une voix qui n’est pas sans rappeller Joanna Newsom, autre folkeuse de talent. Comme le laisse présager la pochette, ses compositions dégagent une ambiance rétro mais plus afro-américaine que pirate. Les petites ballades (Something gone awry, Pirate Gospel) alternent avec des morceaux plus émouvantes (Can you blame the sky, Oh! My Mamma…) le tout en 30 minutes seulement, oui mais 30 minutes hors du temps. Et comme d’hab, la Blogothèque est sur le coup ! Lire le reste de cet article »

Jennifer Gentle @ Bota

31 janvier 2008

Vous n’êtiez sans doute pas au courant mais hier a eu lieu une rencontre au sommet, ou plutôt au sous-sol, puisqu’elle avait lieu au Witloof Bar, dans les caves du Botanique.

Rencontre avec Thomas/Tox, auteur du blog éponyme et avec deux Jenny, sa copine et le groupe qui joue ce soir là, Jennifer Gentle. L’occasion de discuter un peu sur le paysage musical belge et de découvrir un groupe italien bien barré (non, Jennifer Gentle n’est pas une rescapée de la Star Academy) autour de quelques bières.

Ce soir là, les voûtes du Witloof Bar n’abritent qu’une cinquantaine de personnes lorsque le groupe monte sur scène pour défendre leur nouvel album, Midnight Room. Je n’avais jusqu’ici écouté que quelques morceaux de l’album Valende d’une oreille distraite. Au premier abord, on a affaire à de la country psychédélique, assez amusante sur quelques morceaux mais on s’en lasse rapidement sur album. Qu’à cela ne tienne, voyons voir ce que ça donne en live.

Lorsque le chanteur-guitariste Marco Fasolo, entame le premier morceau, on reconnait immédiatement la voix nasillarde et les riffs de guitare rodéo. Ce décalage entre les voix sous hélium (oui, les autres membres du groupe maltraitent également leurs cordes vocales 😮 ), les morceaux country et le look pantin déguindé de Fasolo donne un ton très cartoon à la première moitié du concert. Comme sur album c’est marrant mais assez répétitif. Le groupe récupère quand même l’attention du public sur quelques impros ponctuées de yi-haaa, de castagnettes et autres cris.

La deuxième moitié du concert dévoilera une autre facette du groupe que j’avais complétement zappé sur album. En fait, un bon nombre de leurs morceaux sont beaucoup plus calmes et planants (et après vérification, c’est également le cas sur Valende). Ces compositions sont de bonne facture, avec nappes de guitares floydiennes et des choeurs éthérés à la clé. C’est apaisant pendant un moment mais je finis finalement par décrocher un peu avant la fin du set.

Le public réduit est toujours présent et le groupe nous gratifie finalement d’un loooong rappel instrumental… rappel qui aura d’ailleurs raison de la patience de Thomas après quelques minutes 😉

Bilan mitigé donc, Jennifer Gentle a su créer un son et une ambiance qui leur sont propres mais la recette tient difficilement sur la longueur. Quoiqu’il en soit, merci à Thomas pour l’invitation. Vous trouverez sa chronique (et bien d’autres articles intéressants) à cette adresse.

Bêtes de scènes…

17 janvier 2008

Allez pour commencer 2008, rien de tel qu’un petit article thématique sur le zoo musical qui s’agite dans mes tympans 😉

Person Pitch

Vous avez certainement déjà remarqué que les musiciens ont de nombreuses affinités avec nos amies les bêtes. Si à une certaine époque, les jeux de mots animaliers fleurissaient (les Byrds, les Beatles, les Bee Gees…) la nouvelle génération est plus terre à terre, le nom de l’animal suffit (Lamb, Eels, Scorpions… pour ne citer qu’eux).

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Best (and worst) of 2007

22 décembre 2007

Outre les découvertes, il y a une série d’artistes que j’attendais au tournant en 2007.

A commencer par Modest Mouse. Le groupe boosté par Johnny Marr continue dans la lancée de Good News For People Who Love Bad News avec un album tout aussi bon (et un titre tout aussi long) : We Were Dead Before The Ship Even Sank dont j’ai déjà parlé ici. Certes pas le meilleur album du groupe mais un bon album de Modest Mouse c’est déjà un des meilleurs album de la scène indie-rock en 2007 😉

L’album le plus attendu par les critiques cette année était sans aucun doute le Neon Bible d’Arcade Fire. Si celui-ci n’atteint pas l’excellence du chef d’oeuvre instantané Funeral il contient de petites perles comme Black Mirror, Intervention ou la nouvelle version de No Cars Go qui est à couper le souffle.

Sixième album pour Spoon, Ga Ga Ga Ga Ga (décidément, on ne sait plus quel titre choisir pour se démarquer des autres productions) qui prouve qu’on peut faire de la pop expérimentale tout en restant super catchy (si vous ne savez pas ce que signifie catchy, écoutez The Way we get by). Loin de s’essouffler, le groupe continue à innover avec des cuivres et un duo basse/batterie toujours plus efficace.

AIH - Sortie de Scène

Retour également d’Architecture In Helsinki (photo ci-dessus extraite de l’excellent MySpace – il y’en a… – Sortie de Scène) pour un Place like this plus rock, plus gueulard mais toujours aussi pêchu. Pour avoir une idée du foutoir qu’ils peuvent mettre sur scène, allez jeter un oeil sur leur Concert à emporter

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Littérature de chiotte ?

20 décembre 2007

L’air de rien, les magazines gratuits – ceux qu’on trouve à la sortie des concerts, dans les bars, les centre culturels, etc – jouent un rôle important dans le choix des albums que j’écoute. J’ai commencé par The Ticket durant mes études à Louvain-la-Neuve, puis le contenu de celui-ci s’effilant au fil des éditions et des changements de rédaction, je suis passé à Rif Raf. Et je suis toujours impressionné de voir que ce genre de presse reste gratuit tout en proposant un contenu intéressant et sans trop de publicité.

Tout ça pour dire que ces bibles d’info musicales atterissent sur une pile à coté du PQ en attendant d’être décortiquées. Oui je sais c’est dégueulasse 😀 Mais l’heure est venue de rendre à Rif Raf ce qui est à Rif Raf… Voici un petit aperçu des groupes que j’ai (re)découvert dans mes toilettes cette année :

Battles : un premier album très percutant et on ne peut plus carré sur fond de Mickey Mouse : Mirrored. A écouter, le single Atlas (Math Rock + Mickey Mouse = …).

Apparat (aka Sascha Ring ) : un pote de Miss Kittin, également co-dirigeant du label berlinois répondant au doux nom de Shitkatapult. Son dernier opus, Walls est une merveille d’électro minimale, très peace et relativement accessible.

Modeselektor : toujours en Allemagne, avec Happy Birthday les deux dj ont concocté un digne successeur au déjà très dance Hello Mom. Avec des invités comme Maxïmo Park, Puppetmastaz, TTC et même Thom Yorke, c’est clair qu’on a pas le temps de s’ennuyer !

Amon Tobin : la musique d’Amon Tobin m’a toujours semblée très massive. Des basses imposantes et des morceaux assez répétitifs c’est le souvenir que j’en gardais. A l’exception de Easy Muffin qui reste pour moi un des standard du trip hop. Et je pèse mes mots. Et voilà que je retrouve un Amon Tobin subtil, qui mélange avec brio instruments classiques, collages de paysages sonores (bruits de moteurs, d’insectes…). Avec Foley Room ne s’impose plus seulement comme musicien mais carrément comme réalisateur.

The Cinematic Orchestra : toujours sur l’excellent label Ninja Tune (qui héberge, outre Amon Tobin, des monstres comme Coldcut, Bonobo, Kid Koala…), l’orchestre cinématique a écrit Ma Fleur, un album calme, sensible et tout simplement beau.

Bref, on pourrait y passer des heures mais là il se fait tard – et puis rester des heures sur les chiottes, ce ne serait pas très clâââsse.

Pas de panique cependant, les derniers commentaires m’ont motivés pour reprendre un rythme de mise à jour un peu plus régulier (c’est à dire au moins un autre post avant 2008 😉 ) j’ai encore pas mal de découvertes à partager avec vous…