Animal Collective @ AB

19 mars 2009

Je ne suis pas un inconditionnel d’Animal Collective. Je ne suis leurs sorties que depuis Feels en 2005 et j’ai toujours eu beaucoup de mal à écouter un de leur album en entier.

Il n’empêche qu’il y a quelque chose d’intéressant et indéniablement original dans leur musique. Quoi qu’on en dise, ils sont rares les groupes qui parviennent à brouiller les pistes et à déboussoler l’auditeur sans sombrer dans l’inaudible.

Et le fait qu’un tel groupe parvienne à remplir l’Ancienne Belgique est plus étonnant encore. Certes après quasiment 10 ans de carrière, ils ont acquis une belle renommée critique. Certes, leur petit dernier, « Merriweather Post Pavillon », est un peu plus euh… mélodique. On reste cependant à des années lumière de Bloc Party ou Kaiser Chief. Et objectivement le concert d’hier soir c’était
quoi ? Trois gars se démènent sur des machines et beaucoup plus rarement sur une cymbale, une caisse claire ou une guitare. La voix est très présente également mais sous forme de chœurs noyés sous des tonnes de reverb’, et surtout de cris joyeux. Des paroles peut-être, une structure sans doute, mais rien d’apparent, de cohérent.

A vrai dire, un concert d’Animal Collective n’est « agréable », dans le sens confortable du terme. On a aucune prise à laquelle se raccrocher. Ce n’est pas du punk, ce n’est pas de l’électro, ce n’est pas de la pop, ce n’est pas du jazz et c’est un peu tout ça en même temps. Et comme je ne connais pas particulièrement bien leur discographie, j’ai l’impression qu’aucun « morceau » ne se distingue véritablement d’un autre, si ce n’est My Girl, qui est probablement ce qu’ils ont fait de plus accessible.

J’ai donc envoyé promener tout les étiquettes, et laissé couler la musique. Et c’est beaucoup mieux comme ça. Ce n’est plus un concert mais une expérience. Les basses et le volume sonore élevé aidant, je me suis mis assez rapidement à bouger la tête et le reste du corps à suivi. L’AB s’est donc petit à petit transformé en club, avec une petite touche psychédélique en plus. Certains curieux sont partis avant la fin du concert, mais beaucoup sont restés danser. Ceux là, ceux qui ont écouté avec leur corps, pas avec leur tête, sont ressortis lessivés mais heureux.

Ce matin je n’arrive toujours pas à écouter un album d’Animal Collective en entier mais si j’ai l’occasion de les revoir en concert, j’y retournerai volontier.

Kris Dane @ L’Archiduc – Ceci n’est pas un compte rendu…

18 février 2009

Il y a des lieux auxquels on n’échappe pas. Aussi sûr que j’ai passé mon dimanche soir coincé dans un ascenceur de deux mètre carré ; mon destin était de passer ce lundi dans des circonstances encore plus étrange. Lire le reste de cet article »

Clare Louise / Lisa Li Lund – Folk soirées @ Atelier 210

13 février 2009

Vous savez quoi ? Alela Diane a une soeur. Non, ce n’est pas Mariee Sioux. Elle s’appelle Claire et vit à Bruxelles. Allez écouter son MySpace, la ressemblance vocale est troublante.

Nouvelle venue sur la scène belge, sous le nom de scène Clare Louise, cette jeune française se produisait accompagnée de ses amis dans l’ambiance intimiste de l’Atelier 210 mercredi soir.

On retrouve dès le début cette voix sortie d’on ne sait où, belle et puissante, qui dépasse amplement l’espace confiné du bar. Assis à quelques centimètres de la « scène », c’est soufflant. Claire n’a pas encore l’assurance d’Alela mais sa voix ne défaille pas. Arrivent ensuite deux autres musiciens : Charlotte au violoncelle et Pierre-Marie à la deuxième guitare. Décontracté et souriant, le set se poursuit dans la même lancée. Le groupe se laisse de temps en temps aller à quelques timides explorations a capella, en choeur ou encore au xylophone (Song for my lover). On sent une identité musicale encore mouvante, en recherche mais on en revient toujours à cette voix toujours au premier plan. Bercé de chanson en chanson, à peine quelques paroles échangées et c’est déjà fini…

Sortie de nulle part, Clare Louise s’inscrit complètement dans le renouveau folk et ne pourra que séduire les amateurs d’Alela Diane, en attendant de trouver sa propre voie (sans mauvais jeu de mots).

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2008, qu’est ce qu’on en retient ?

27 décembre 2008

Aussi bien sur les blogs que sur papier, l’arrivée du mois de décembre sonne l’heure des traditionnels « tops » de fin d’année. Si les raisons qui poussent à faire ces classements sont parfois discutables (« oooh monsieur, vos goûts sont excellents », « j’ai TOUT écouté en 2008″…), leur utilité première reste pour moi de traquer les petites perles qui auraient pu échapper au radar durant l’année écoulée.

A cette fin, j’ai demandé à mon hémisphère gauche de synthétiser ce que j’aurais dû écouter en 2008, sur base des tops de mes fournisseurs officiels *. Bref LA bonne réponse si on vous demande quels sont les meilleurs albums de 2008 (astuce : essayez d’incruster le dernier Radiohead dans le tas, même s’il est téléchargeable depuis 2007 – émeute garantie !) :

  1. MGMT – Oracular Spectacular
  2. Portishead – Third
  3. TV On the Radio – Dear Science
  4. Last Shadow Puppets – The Age Of Understatment
  5. The Dodos – Visiter
  6. Bon Iver – For Emma, forever ago
  7. Fleet Foxes – Fleet Foxes
  8. Vampire Weekend – Vampire Weekend
  9. Alain Bashung – Bleu pétrole
  10. Foals – Antidotes

De bons albums qui font quasiment l’unanimité sur des sources (re-*) que j’estime pourtant assez hétéroclites…

Mais à l’exception de TV on The Radio et MGMT, ce ne sont pas ceux qui m’ont marqué. Je voudrais donc attirer votre attention sur quelques albums – forcément piochés chez les uns et les autres – dont on a pas vraiment parlé en 2008 (et même s’ils sont sorti fin 2007, on s’en fout non ? 🙂 ) :

Et ceux dont on a parlé, mais pas encore assez à mon goût :

Ce sont eux qui ont fait mon année 2008. Que la suivante vous apporte autant de bonnes surprises.

* Les fournisseurs :


Shearwater @ La Rotonde (Botanique)

9 novembre 2008

D’ores et déjà annoncé comme vainqueur dans la catégorie « meilleur album de l’année » par de nombreux chroniqueurs, Shearwater a donné vendredi un très grand concert. Petit compte rendu de cette victoire à la Obama pour le groupe texan.

En apéritif, Langhorne Slim et ses War Eagles s’agitent devant une Rotonde déjà à moitié remplie. Leur country folk n’est pas des plus originales mais elle est assez efficace et rythmée pour mettre en condition les gens qui comme moi étaient un peu assommés par leur semaine. Je suis un peu moins convaincu par The Dead Science, moins accessible et trop expérimental pour un vendredi soir.

C’est l’occasion de retrouver les oreilles affutées de Thomas, Marc et Anaïs autour d’une bière. Et des oreilles affutées, il en fallait pour guider le public auprès de ces cinq excellents musiciens et finalement remplir une petite salle belge. Pour moi, Shearwater c’est avant tout une voix celle Jonathan Meiburg, déchaînée alors qu’on la croyait apaisée (On The Death Of The Waters), parfois grandiloquente mais toujours juste. C’est que, même si le groupe est modeste et encore méconnu dans nos contrées, sa musique a besoin d’espace pour se déployer, galoper, rebondir. Quelle meilleur ciel que la coupole de la Rotonde pour le faire ? Et avec un album du calibre de « Rook », pas la peine d’en ajouter des tonnes, les musiciens et leurs compositions se suffisent à eux même. Meiburg, peu loquace semble l’avoir compris. Un « bonsoir » après quatre morceaux bien enchaînés, l’une ou l’autre anecdote un peu plus tard, mais le contact avec le public attentif et respectueux s’était déjà établi autrement. Le set se déroule de manière fluide, égrainant les pépites, jusqu’au radiohesque The Snow Leopard. C’est à la fois beaucoup et trop peu, on est lessivé mais on en redemande. Deux morceaux en guise de cerise sur le gateau et le groupe reprend sa route. J’espère que vous aurez la chance de la croiser un jour !